


Recréer la foudre en laboratoire et la guider
Pour simuler la foudre, les scientifiques du laboratoire de spectrométrie ionique moléculaire du CNRS se servent d'appareils impressionnants. Ils utilisent un générateur haute tension qui permet d'accumuler des charges négatives dans une électrode de la même façon que des charges négatives se regroupent à la base d'un cumulonimbus lors d'un orage. Le générateur employé est unique, il permet d'atteindre une tension de 2 millions de volts. Face à l'électrode « nuage », une seconde électrode joue le rôle du sol terrestre.
Lorsque la tension entre la base d'un nuage orageux et la terre ferme devient trop importante, la foudre frappe le sol. De la même manière, dans le laboratoire du CNRS, quand la différence de potentiel entre les deux électrodes atteint un certain seuil, un éclair se forme entre elles. Mais jusqu'à présent, il n'était pas possible pour les scientifiques ni de prévoir, ni de décider la trajectoire empruntée par l'éclair.
En utilisant le laser Teramobile, les scientifiques du CNRS ont réussi à canaliser la foudre. En effet les impulsions laser produites par le dispositif modifient l'état de l'air qu'il traverse. Celui-ci s'organise en plasma. On dit qu'il « ionise l'air ». En se propageant, les impulsions lasers forment des sortes de filaments rectilignes d'air ionisé. Ceux-ci ayant la propriété de conduire l'électricité, ils peuvent frayer un chemin à un éclair et le contraindre à se propager en ligne droite.